C'est le début du Printemps au ruisseau de la Brasserie!

jeudi 3 avril 2014

Avril 2014 (Simon Audy, Mélissa et Mélodie Courchesne, Rémi Lemieux)

Samedi 19 avril 2014. En matinée, il faisait un vent assez froid chassant les gros nuages et laissant enfin le soleil apparaître. Durant notre randonnée, nous croisons à nouveau le riverain du ruisseau de la Brasserie de descendance amérindienne que nous avions rencontré l'été dernier. Il nous a dit que plusieurs rapaces hantaient la zone 5. Mélodie verra en effet un Épervier brun sans avoir pu le photographier! Il mentionne également la famine qui sévit chez les Cerfs de Virginie. Nombre d'entre eux, dit-il,  ont quitté le Parc de la Gatineau pour venir se réfugier au Parc du Lac Leamy (et au ruisseau de la Brasserie) dans l'espoir de trouver de la nourriture. Une meute de Loups composée d'une vingtaine d'individus a suivi le troupeau et sont maintenant en pleine ville de Hull! Ce serait pas plutôt des Coyotes? Non, des vrais Loups, a-t-il dit en ajoutant que sa belle-soeur et un ami se sont fait harceler par quelques individus! Pas très rassurant...

Revenons donc à notre randonnée... Une semaine a passé depuis que nous avons installé nos mangeoires-tests...


Vous vous rappelez de notre belle cloche en graines?


Elle a été volée!


Vous vous rappelez aussi de ce suif pour nos amis les Pics?


Volé lui aussi!

Le Club des ornithologues de l'Outaouais a installé depuis un certain nombres d'années de belles mangeoires en bois au Lac Leamy sans qu'il n'y ait jamais eu de problèmes de vol. Il faut dire que la clientèle du Parc du Lac Leamy n'est certainement pas la même que celle qui fréquente le ruisseau de la Brasserie. D'ailleurs, on nous a déconseillé d'investir dans l'achat de matériaux plus dispendieux  pour cette raison. Il n'empêche, qui peut bien vouloir voler des graines d'oiseaux? Un rôdeur affamé? Pas très rassurant. Un type radin? Pas très rassurant non plus. Au fait, qu'est-il arrivé à la troisième mangeoire?


Vous vous rappelez de ce sac de graines de chardons?


La voici une semaine plus tard, presque vidée!


Eh oui, des oiseaux ont fréquenté ce site et se sont servis! D'ailleurs, quand nous sommes arrivées sur les lieux, nous avons croisé des Bruants chanteurs et un Cardinal rouge. Ce site sera donc à privilégier!


Et les oiseaux? En a-t-on vu aujourd'hui? Bien sûr! Voici nos photos:


Le ruisseau de la Brasserie, zone 3.


Renouée du Japon (espèce jugée envahissante). On dit souvent que ses branches ressemblent à du bambou. C'est vrai.


"As-tu du pain?"


Justement, nous avons trouvé trois grosses miches de pains (avec le papier) égarées inexplicablement sur la piste cyclable. Manifestation divine en cette veille de Pâques?


Les Goélands à bec cerclé sont les premiers arrivés et n'hésitent pas à se faire la chasse!


Dans la débâcle, Mélodie fait de très beaux clichés de ces oiseaux opportunistes, fins observateurs et très intelligents.


"Où est ma croûte de pain?"


"C'est à moi, à MOI!!"


Lunch time.


On voit toujours les Goélands à bec cerclés sur l'asphalte de nos routes.

Face à la voracité des Goélands à bec cerclé, les Canards colverts sèchent...


Celui-ci connaît le mot "patience".


Celle-ci connaît le mot "repos".

Les petits Garrots s'éloignent du tapage des Goélands à bec cerclé.

Un très beau cliché du Carouge à épaulettes!


Ses épaules cramoisi bordé de jaune-blanc ne laissent personne indifférent!


Il pousse un cri et gonfle ses épaules, montrant aux concurrents qu'il est le maître ici!


En remontant la piste cyclable, on croise un Rat musqué!


Par contre, cette Marmotte commune n'a pas eu de chance...


Tout près de notre cloche en graines, nous découvrons notre première Moucherole phébi!


Cardinal rouge en train de ratisser le sous-bois.


Cormorans à aigrettes qui traversent en vol le ruisseau de la Brasserie.


Dans la zone la plus sauvage, nous rencontrons enfin des Canards branchus (mâles et femelles). On en verra environ 6.


Secret d'alcôve...


La crue a envahi l'érablière argentée de l'embouchure. Toute la forêt est inondée. Impossible de ne rien observer. Nous revenons sur nos pas...

Nous avons vu 21 espèces aviaires: Goéland à bec cerclé, Moucherolle phébi, Merle d'Amérique, Bruant chanteur, Bernache du Canada, Canard colvert, Canard noir, Cardinal rouge, Grand Héron, Canard branchu, Carouge à épaulette, Petit Garrot, Épervier brun, Pigeon biset, Corneille d'Amérique, Étourneau sansonnet, Junco ardoisé. Tout au bout de l'embouchure, sur la rivière des Outaouais, on a aussi observé des Grand Harles, un Garrot à oeil d'or et des Petits Garrots.


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Samedi 12 avril 2014, il fait beau et relativement chaud. C'est une belle journée de printemps! Qu'a-t-on vu? 16 espèces aviaires! Les Carouges à épaulettes (mâles uniquement), les Bruants chanteurs, les Chardonnerets jaunes, Pic chevelu et mineur, Merle d'Amérique, Goéland à bec cerclé, Étourneau sansonnet, Grand Corbeau, Geai bleu (entendu), de même qu'une Grive solitaire! Du côté des oiseaux aquatiques, on note les Petits Garrots (mâle et femelle), Bernaches du Canada, Canards colverts, Harles couronnés, Grand Héron. Nous avons également profité de l'occasion pour installer dans 3 endroits différents des mangeoires pour oiseaux afin de savoir si on pourrait éventuellement attirer des espèces difficilement repérables parmi les buissons. L'avenir nous le dira...


Première surprise cette année: on ferme les grilles! On connaîtra la raison plus loin...


Revoilà notre Petit Garrot...


...accompagné de sa femelle!


Ici, on le voit ronfler au soleil. Voyez les reflets violacés de sa tête!


Bien cachée dans les buissons, voici une Grive solitaire (nouvelle espèce)!


Un petit répit...


Notre couple de Harles couronnés.


"Partons vite!"


Le Harle couronné ne se laisse pas souvent photographié de face.


Pic mineur plutôt sale.


Grand Corbeau.


Encore une route barrée...Sur l'écriteau, il est écrit: "Attention, risque d'inondation". Ah, bon, c'est donc ça...


Chardonneret jaune pensif.


Dans la zone 4, on choisit une place où nous avons vu un grand nombre de passereaux l'année passée et on installe une "cloche"...


Plus loin, dans le même secteur, on installe cette fois une mangeoire pour les Pics et les Chardonnerets jaunes...

Justement, un Pic chevelu passait par là!


Une surprise inattendue: Un papillon! Il s'agit d'un Morio mâle ( Nymphalis antiopa antiopa). Le Morio passe l'hiver à l'état adulte et ressort habituellement au début du mois d'avril même quand le sol est encore couvert de neige. Nous en verrons plusieurs comme celui-ci voler à travers les sous-bois et les champs.

Détail de l'aile antérieure.


Beauté sombre. Les papillons font partie du régime des oiseaux. Les Parulines, les Moucherolles, les Viréos mangent les chenilles nues. D'autres comme les Pics et les Mésanges aiment se gaver du contenu des chrysalides après avoir percé les cocons.


Dans la zone 5, de nombreux déchets domestiques se trouvent juste en arrière des habitations du Parc Desjardins. Désolant...


Enfin, notre troisième mangeoire est installée...Pas loin, Mélodie a surpris des Cerfs de Virginie. Nous verrons les résultats dans quelques temps.


"Je vais me gaver, ça c'est sûr!" (Bruant chanteur).


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Notre équipe est actuellement en train de finir un rapport d'inventaire pour la Ville. En attendant, nous avons produit un dépliant de sensibilisation que vous pouvez vous le procurer gratuitement à la librairie Réflexion aux Galeries de Hull et à la Maison du Tourisme (pour l'instant).

Mélodie Courchesne (à gauche) tient le dépliant-éclair des oiseaux de l'Outaouais (secteur des Rapides-Deschênes) qu'elle a conçu en association avec le Club des ornithologues de l'Outaouais et Mélissa Courchesne (à droite) tient le dépliant informatif sur le ruisseau de la Brasserie.

 Voici le dépliant de sensibilisation en gros plan:




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Le vendredi 11 avril, le beau temps était au rendez-vous! Le photographe Rémi Lemieux nous signale sur Facebook la présence d'un Petit Garrot, photo à l'appui! Le Petit Garrot est un visiteur temporaire du ruisseau de la Brasserie.

Petit Garrot en vol (Photo de Rémi Lemieux).


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Le 6 avril 2014, il fait un temps superbe pour aller explorer le ruisseau de la Brasserie. On constate que les Carouges sont encore absents ainsi que le Bruant chanteurs. De même beaucoup de membres de la famille des passereaux. Toutefois, parmi les canards, nous avons vu quelques Bernaches du Canada, nos deux Grands Hérons, les Harles couronnés et notre premier Canard Branchu que nous n'avons malheureusement pas pu photographier! Au détour du chemin, nous rencontrons des membres du Club des ornithologues de l'Outaouais: Majella Larochelle et sa femme, Pierre Lessard et un étudiant Français venu étudier la biodiversité dans notre région. Monsieur Larochelle se demandait si les deux Grands Hérons étaient bel et bien les deux survivants de l'hiver dernier. Nous ne pouvons pas en être sûres à cent pour cent, mais comme les oiseaux ont leurs habitudes et qu'il y avait au moins deux Grands Hérons qui fréquentaient le ruisseau l'année passée, il est fort probable qu'il s'agisse des mêmes individus que nous revoyons en grande forme pour notre plus grand plaisir! Voici nos magnifiques photos...


Le ruisseau est libéré de la glace, sauf dans sa partie la plus sauvage...


La neige ayant fondue, cette plante revient peu à peu à la vie...(zone 4).


"Chéri, tu viens te baigner"?


Beau portrait de Cane colvert.


Bernaches du Canada en train de chercher leur pitance.


Oh! Le Grand Héron de la zone 3...


...Et son semblable plus loin dans la zone 2!


Goéland à bec cerclé sur la glace. Mélodie a pris une série de clichés qui vous les montre autrement que de simples "poubelles volantes".


La grâce...


Le pas de deux...


Vélocité.


On comprend aisément pourquoi l'écrivain Richard Bach a choisi le Goéland, symbole spirituel, dans son roman "Jonathan Livingstone".


"Moi aussi, je suis capable de faire du ballet aérien!"


Tendres moments entre deux Pigeons bisets. Il y a de l'amour dans l'air...


Chez les Harles couronnés, la saison des amours a déjà commencé. Le couple formé, le mâle rejette la tête vers le haut en émettant probablement un sifflement pour attirer la femelle. Lorsque celle-ci est prête, le mâle se met sur le dos de la femelle. La femelle prend une grande respiration!


L'accouplement dure quelques secondes! La femelle est complètement sous l'eau!


Peu après, le mâle part comme une flèche, dans une sorte de vrille orgasmique (un peu comme la Grèbe) tandis que sa compagne émerge de l'eau et va le rejoindre...


Certains comme ce Merle d'Amérique ont d'autres préoccupations: la nourriture. Celui-ci était en train de prendre un ver de terre en compagnie d'un Étourneau sansonnet.


Le printemps dévoile également son lot de morts. On a retrouvé la carcasse de ce jeune faon dans la zone 4.


Sa mort remonte il y a 1 ou 2 semaines. Un prédateur a déjà commencé à dévorer l'animal, en arrachant des touffes de poils. C'est le Renard roux.


Le Renard roux a pour habitude de manger les parties internes en dépeçant l'arrière-train de l'animal.



Une des pattes est absente! On dirait qu'elle a presque été découpée chirurgicalement. Le prédateur a dû l'emporter au loin.


À gauche, la patte présente une blessure assez profonde. On ne sait pas si c'est le prédateur qui a fait ça ou si elle représente la cause de la mort du faon. En effet, il semble que l'animal est resté sur place durant quelques jours, car tout autour, on a retrouvé des tas de crottins. À moins que l'animal soit mort de faim, trop affaibli pour se relever. Une de nos co-équipières de l'inventaire, Caroline Piché, nous a raconté cette semaine que les Cerfs de Virginie avaient tellement trouvé l'hiver difficile que l'un d'entre eux, presque mort de faim, était en train de se faire attaquer par un chien au Lac Beauchamp et que des gardes ont dû intervenir! D'ailleurs au lac Leamy, plusieurs Sumacs vinaigriers ont fait les frais des cervidés cette année!


Nous nous sommes aussi demandées si il n'y avait pas eu une biche pour veiller sur le jeune avant de l'abandonner à son sort...On ne connaît pas beaucoup les comportements des Cerfs de Virginie face à la mort d'un de leur semblable.


En quittant  le jeune faon, on voit au loin un Cerf de Virginie bien vivant qui traverse prudemment le ruisseau de la zone la plus sauvage...La mort et la vie se côtoient toujours.


En voilà un autre qui a mal fini: remontant la zone 4, bien camouflé, nous apercevons un Raton laveur mort gelé! Lui aussi ne verra jamais le printemps. On croit qu'il a été surpris par une tempête de neige (ou qu'il est resté coincer?) et que pour se protéger du froid, il s'est enroulé sur lui-même, sa queue touffue sur son museau et s'agrippant fermement contre l'arbre tel un rempart...Sur la photo, on peut voir ses yeux bien ouverts.

Sur une note plus heureuse: nos deux survivants profitent de cette belle journée pour pêcher...


Ici, près de la brasserie, Number two a finalement attrapé un petit poisson!


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Le retour des deux Grands Hérons du ruisseau de la Brasserie! Ces photos ont été prises le 3 avril 2014 par Simon Audy!

Les cheveux...pardon, les plumes au vent, le Grand Héron (Number One) est paré de son plumage nuptial.


Voici Number Two...Seraient-ce nos deux irréductibles du mois de décembre dernier? Sans aucun doute!


Voici un couple de Harles couronnés!